Home Actualités In the spotlight: Philippe Timmermans

The making of…

Dans son atelier situé à Zottegem dans les Ardennes flamandes, Philippe Timmermans travaille encore de manière traditionnelle, les mains plongées dans l’argile. Il façonne ses créations pas à pas, dans un silence absolu ou accompagné de musique classique.

L’inspiration lui vient comme suit : Timmermans « voit » soudain une image dans ce qui se passe autour de lui. Une fois que cette « image » est claire dans son esprit, il recherche un modèle et réalise une séance photo qui matérialise la pose qu’il a en tête. L’artiste crée ensuite le torse, graduellement, dans les moindres détails. Il façonne les mains et la tête séparément et les assemble lorsque le corps est complètement terminé. La position et les proportions revêtent à cet égard une importance cruciale. Tout au long du processus, il applique sur l’argile de fines rayures et lui confère ainsi une « texture ». Il parachève alors la sculpture jusqu’à ce qu’elle soit parfaite. Perfection et haute qualité sont des termes qui reviennent d’ailleurs souvent au détour d’une conversation avec Timmermans.

À quel moment la sculpture en argile est-elle « terminée » et prête à être envoyée au fondeur de bronze ? Les proportions générales doivent être correctes, explique l’artiste. Il se fie pour ce faire à son intuition, sent lorsque les proportions sont « bonnes ». Ses sculptures ne sont jamais des copies exactes de ses modèles. « Je travaille d’après le modèle, je ne copie pas le modèle. La sculpture finale est en quelque sorte une idéalisation », explique-t-il.

Vient ensuite le difficile moment du lâcher-prise. La passion est telle… Il n’est pas rare que Timmermans travaille sur une seule et même sculpture pendant 4 à 6 semaines. Il fabrique ensuite le moule, qui part en fonderie.

Les sculptures de Timmermans existent en différentes dimensions. Les sculptures à « taille humaine », comme les décrit l’artiste, dépassent légèrement les dimensions humaines réelles. Ce stratagème est nécessaire pour faire « impression » dans l’espace public. Il réalise également des œuvres à « mi-hauteur » et des œuvres plus modestes de 20 à 25 centimètres. Les prix commencent à 2 750 € pour ses petites œuvres et avoisinent les 10 000 € pour ses sculptures de taille humaine.

Dès l’entame du processus de création, lorsque la sculpture se trouve encore dans sa tête, l’artiste réfléchit au « sol » sur lequel elle va reposer. Le socle, ou la manière dont la sculpture sera présentée, fait partie intégrante de l’idée de départ. La réunion de la sculpture avec son socle constitue, à en croire l’artiste, un moment magique.

Comment devient-on sculpteur ?

Enfant, Timmermans avait-il déjà les mains dans l’argile ? Non, il étudie les sciences morales à Gand, et c’est pendant de courtes vacances dans les Ardennes que germe sa passion. Il se sent en effet irrésistiblement attiré par la réserve de bois de la maison et commence à façonner le matériau. De retour à Gand, il s’inscrit immédiatement à différentes académies. Il accroche directement et passe chaque minute de son temps libre à dessiner, peindre et sculpter. L’un de ses professeurs lui transmet une offre d’emploi pour un poste de sculpteur dans une entreprise de Zaventem, un acteur mondial dans la fabrication de poupées mannequins. Le prototype est alors d’abord sculpté dans de l’argile, puis façonné dans du polyester avant d’être mis en production. Peu de gens le savent, mais Philippe Timmermans a ainsi tout de même réalisé de nombreuses sculptures de femmes dans sa carrière !

Carrière artistique

Philippe a également réalisé des sculptures plus réalistes, dans la tradition de la sculpture classique, notamment sur commande de musées. Il est par exemple l’auteur de la statue de Jules César pointant le Centre archéologique de Velzeke. C’est lui encore qui a réalisé pour la commune de Zwalm le briquetier et le semeur qui font partie d’un ensemble de sept pièces représentant les principaux métiers. En 1992, Philippe a donné corps à l’une des sculptures les plus célèbres de Gand : le plongeur grandeur nature qui orne la Lindenlei.

Des sculptures exclusivement masculines

« En tant que sculpteur, vous ne faites pas des gens, mais une sculpture », explique Timmermans. « Mes sculptures sont une extériorisation de ce que ‘je suis’. Les hommes qui sculptent une femme en donnent une interprétation, car ils ne sont pas des femmes. Je peux ‘ressentir’ moi-même ma sculpture : j’expérimente la position de mes bras et de mes jambes, mes muscles qui se tendent. C’est mon énergie masculine et je l’exprime dans mon travail. J’en serais bien incapable avec une statue de femme. »

Inscrivez-vous pour le vernissage de l’exposition

Philippe Timmermans est un artiste que nous affectionnons particulièrement chez Early Birds Art Gallery. C’est pourquoi nous consacrons notre exposition de juillet à ses œuvres. L’exposition sera inaugurée le samedi 16 juillet. Philippe Timmermans sera présent en personne pour vous accueillir autour d’un verre et de petites douceurs. L’exposition se poursuivra ensuite jusqu’au 15 août.

Inscrivez-vous pour le vernissage de l’expo