Un bronze original, qu’est-ce que c’est ?

Œuvre originale, épreuve d’artiste, EA, 8 + 4. Autant d’expressions fréquemment utilisées lorsqu’il est question d’œuvres d’art en bronze. Mais qu’est-ce que tout cela signifie exactement ? Francis Dedrie, directeur de la galerie d’art Early Birds, lève le voile.

Lorsqu’un sculpteur crée une œuvre, il réalise tout d’abord un modèle, par exemple en terre glaise. Le fondeur peut ensuite, en recourant à la technique de la cire perdue, tirer un nombre en principe illimité de moulages. Toutefois, seuls les huit premiers moulages sont considérés comme « originaux ». Quatre moulages supplémentaires peuvent également être réalisés. C’est ce qu’on appelle les épreuves d’artiste ou artist proofs. Ceux-ci sont la propriété de l’artiste, qui en dispose à sa guise.

Les différentes sculptures en bronze reçoivent chacune un numéro. Les huit bronzes « originaux » sont numérotés en chiffres arabes (de 1 à 8) et les épreuves d’artiste en chiffres romains (EA I à IV).

Cependant, aucune des sculptures d’une série 8 + 4 n’est rigoureusement identique. La fonte du bronze est un procédé artisanal et manuel. Et toutes les sculptures ne sont pas coulées en une fois. C’est l’artiste qui décide. Entre le premier et le dernier tirage d’une même série, plusieurs années peuvent ainsi s’écouler. La numérotation ne doit pas non plus nécessairement être chronologique. Si un collectionneur souhaite uniquement acquérir l’exemplaire 2/8, l’artiste demandera au fondeur de couler d’abord le numéro 2/8.

Les origines du 8 + 4

Désireux de protéger leur travail, les artistes français se sont, à partir de la fin du 19e siècle, mis d’accord avec les fonderies pour produire des séries limitées. La règle des huit reproductions et des quatre épreuves d’artiste a vu le jour en 1966. La Belgique et les Pays-Bas se basent également sur la jurisprudence française. En pratique, la majorité des œuvres sont coulées en 8 + 4 exemplaires. C’est également le cas de la plupart des artistes que nous exposons dans la galerie.

En principe, l’artiste est libre de décider lui-même du nombre de pièces à couler. Il peut également opter soit pour une « pièce unique » soit pour une cinquantaine, voire une centaine de moulages qui serviront, par exemple, de cadeau promotionnel ou à l’occasion de la remise d’un prix. Toutes ces décisions reviennent à l’artiste, c’est lui (ou elle) qui a le dernier mot.

Notre conseil

Vous souhaitez acquérir une sculpture en bronze ? Francis Dedrie, directeur de la galerie d’art Early Birds : ” Achetez avant tout une sculpture que vous aimez, à laquelle vous ne cessez de songer et qui vous procure une émotion positive. En tant que galeriste, j’aime également, outre les considérations esthétiques, partager le contexte et l’histoire à la fois de l’œuvre et de l’artiste, afin de permettre à l’acheteur de se faire une meilleure idée de la sculpture. L’édition est toujours clairement indiquée sur les œuvres que vous achetez dans notre galerie – et donc s’il s’agit d’un original ou d’une épreuve d’artiste –, sans oublier le numéro d’édition.”